Production cinéma
Avec le soutien du CNC et des mécanismes de garantie et de contre-garantie du FEI, l'IFCIC accompagne des sociétés de production et de distribution cinématographique.
L’exercice 2019 est marqué par l’ouverture de l’activité de prêts participatifs de l’IFCIC en faveur des producteurs cinématographiques (et audiovisuels). Cette mesure, annoncée dans le cadre de la publication du rapport de Dominique Boutonnat, a pu être mise en œuvre en novembre 2019, permettant l’octroi des premiers prêts participatifs dès le mois de décembre pour un montant cumulé de 3,3 M€. Octroyés sur des durées pouvant aller jusqu’à 7 ans et incluant, le cas échéant, une période de franchise de remboursement en capital de 2 ans, ces prêts participatifs ont permis de financer le développement et la croissance des entreprises : renforcement des équipes en vue d’internaliser des compétences transversales, développement d’une nouvelle activité, investissements permettant un travail d’écriture approfondi des projets en développement, visant à améliorer leur taux de transformation.
Concernant l’activité de garantie pour les secteurs de la production et de la distribution cinématographique, le volume de garanties accordées à des crédits finançant la production et de la distribution de longs métrages atteint 134,4 M€ en 2019, contre 167,9 M€ en 2018 en diminution de 20%, pour un total de crédits correspondants de 246,8 M€ (310,7 M€ en 2018 soit -21%). L’activité est comparable à celle de l’année 2014 (138 M€ de garanties accordées correspondant à 260 M€ de crédits), les exercices 2015 et 2016 restant des exercices au cours desquels l’activité s’était montrée exceptionnellement dynamique.
Les crédits destinés au financement de la fabrication de films comprennent les crédits “de production” (88%), qui concernent le financement de la production des œuvres, auxquels s’ajoutent les crédits “export” accordés à des producteurs (5%), ces derniers leur permettant d’anticiper le potentiel de recettes à l’international des films et bénéficiant d’une garantie majorée à 65%. Ces deux catégories de crédit représentent encore cette année la très grande majorité en volume de l’accompagnement de l’IFCIC en garantie dans le secteur Cinéma, c’est-à-dire 95% du montant total, soit 127,7 M€ d’engagements (151,5 M€ en 2018), cette proportion étant supérieure à ce que l’on a observé en 2018 (90%). On observe une baisse plus importante d’autres types de crédits pour lesquels ont été sollicitées en 2019 des garanties : ceux dont l’objet est de financer une activité de distribution (-37%) ou encore la trésorerie générale d’une société de production (-20%). Cette diminution en volume de la production cinématographique indépendante à l’IFCIC s’explique par la baisse sensible du nombre de films mis en production : leur nombre repasse de 107 à 90 (pour rappel, en 2017, ils étaient 93), les films ayant bénéficié de l’agrément français étant en forte diminution (-22) légèrement contrebalancée par les films européens non français (+5). Parmi les films français présents à l’IFCIC cette année, 38 étaient 100% français, 34 étaient des coproductions européennes.
L’activité européenne non française est quant à elle en forte hausse, en nombre de films - à 18 longs métrages en 2019 contre 13 en 2018 - comme en volume de garantie (20,6 M€ contre 11,3 M€ en 2018). Si l’intervention de l’IFCIC en 2019 concerne des films dont le budget moyen est stable (+3%) au regard de l’année précédente, on dénombre une forte baisse des films dans la tranche de budget comprise entre 4M€ et 7M€. Ces films supérieurs à 4M€ et dont les crédits de production génèrent un volume de garantie important sont au nombre de 32 en 2019 contre une moyenne de 50 films les quatre exercices précédents.
Il faut également observer que la diminution des films de moins de 1 million masque pour une part la baisse dans le calcul du budget moyen des films. La très légère augmentation (+6%) du budget moyen des films français ayant bénéficié d’un crédit garanti par l’IFCIC, passant de 4,4 millions d’euros en 2018 à 4,7 millions d’euros en 2019 fait suite à deux années de diminution consécutive de 15% chacune. Cette stagnation relative intervient après une phase d’adaptation à la baisse des budgets des films par les producteurs indépendants face à la diminution des apports des distributeurs et des chaines de télévision participant au plan de financement.
Concernant l’activité de prêts à la distribution de films en salle, après avoir bénéficié en 2018 de l’impulsion liée au lancement de la nouvelle offre de prêts participatifs sur ce secteur, le volume d’activité se réduit en 2019 avec deux interventions représentant un montant cumulé de 0,3 M€ (contre 1,3 M€ l’exercice précédent). Ces prêts ont permis de financer des investissements liés au développement des entreprises : acquisition de droits d’exploitation de catalogues de films de patrimoine, repositionnement de l’activité, augmentation des investissements en minima garantis (soit en nombre de films sortis par an, soit dans des films plus ambitieux), embauches, mise en œuvre de stratégies de sorties innovantes.
Au 31.12.2019
Encours de prêts : 430,8 M€
Prêts garantis et octroyés durant l'exercice : 250,4 M€